Ces deux dernières semaines, nous avons parcouru ensemble
les chemins de la compassion et de la gentillesse…
… comment suivre ces chemins peut nous rendre heureux…
… comment nous pouvons nous mettre en chemin en
commençant par de tout petits pas...
... qui nous mèneront loin lorsque nous
choisissons de les répéter jour après jour
Aujourd’hui, j’ai eu envie de clore ce chapitre de
Science of Happiness, en vous faisant partager une extraordinaire histoire de
don.
Cette histoire se passe en Afrique. C’est celle de
Nelson, un de mes amis ougandais. Il nous l’a racontée, à mon mari et à moi,
devant les fourrés où logeait un python, lors de notre dernière visite en
Ouganda à l’été 2014.
Nelson,
les deux Princesses et le Python
Qui est Nelson ?
Nelson, dans une école du bidonville de Kibuye, Kampala |
Nelson a 3 ans lorsque son père disparaît.
Sa mère lui fait alors une promesse : sa vie sera
meilleure que la sienne, dans un Ouganda qui se relève à peine des années de
guerre civile.
A force de courage, de détermination et de sacrifices,
Nelson termine le cycle de l’école primaire, puis c’est le collège, le lycée et
enfin l’université et une licence en mécanique brillamment obtenue.
La consécration de tant d’efforts sera en réalité une
terrible désillusion : Nelson frappe à toutes les portes, mais seul, sans
appuis, toutes se ferment. Alors, il décide de prendre un modeste poste de
mécanicien automobile dans un garage, après tout c’est encore de la mécanique.
Bientôt, son courage va faire briller de la lumière sur
son chemin : il ouvre son propre garage et se révèle un entrepreneur hors
pair. Grâce à son parcours universitaire, il est capable de répondre à des
appels d’offres, et gagne bientôt comme clients l’ONU et plusieurs organisations internationales.
Nelson pourrait se
consacrer exclusivement à sa réussite, quand la vie vient de nouveau frapper à
sa porte…
Les deux Princesses et le Python
Les 2 princesses devant leur ancienne maison |
En 2011, de retour d’un déplacement dans l’Est du pays,
Nelson traverse le petit village de Mityana où règne une grande agitation.
Un homme, gardien de vaches, vient d’être tué et avalé
par un python. On retrouve le python, on le tue, on l’ouvre pour extirper
l’homme, mais il est trop tard.
A côté de lui, une femme et deux petites filles pleurent.
A leur chagrin s’ajoute l’impasse de la misère : elles n’ont rien, et même
la toute petite case qui leur servait de toit leur est enlevée, c'était un "logement de fonction".
Alors, Nelson s’approche de la mère des deux petites. Il lui
fait à son tour une promesse : la moitié de ses économies seront pour ses
filles, pour qu’elles puissent aller à l’école. Tous les trimestres il paiera
leurs frais de scolarité.
Le don de l’éducation qu’il a reçu malgré les difficultés
de la vie sera transmis, les fillettes pourront un jour briller de la joie et
de la reconnaissance pour ce don reçu, sans la culpabilité qu’il connaît bien face
aux sacrifices consentis par sa propre mère.
Mais cela ne suffira pas.
Dans son village natal, un homme accepte de prendre la
mère pour épouse. Il refuse les enfants. Elle part sans retour, laissant les
deux petites seules.
Enfin, pas complètement seules.
Car Nelson tient sa
promesse. Puisque leur maman n’est plus là, il pourvoira en plus à leur
logement, à leur nourriture, à leur habillement. Et puisque l’école publique du
village est médiocre, il les inscrit dans une bonne école privée.
L'éducation est un don qui se transmet et se multiplie
6 des 15 enfants dans leur hébergement actuel |
Aujourd’hui, les deux petites filles ont
grandi, elles ont 9 et 7 ans.
Et elles ne sont plus seules : avec
l’aide de quelques amis de la capitale, de quelques hommes et femmes bienveillants du village, ce n’est plus 2 enfants que Nelson sauve d’une vie d’errance
dans la rue, mais 15.
Son projet en 2015 ? Construire pour les 15
orphelins une Maison des Enfants à Mityana, avec des vrais lits, des bureaux
pour étudier et une salle de jeux.
Nelson
est le co-fondateur et directeur bénévole d’Africa Future Glory, ONG
ougandaise. Nous, Benoît et Magali,
fondateurs des Ecoliers de Kampala, ressentons chaque jour une immense fierté
et grand bonheur de travailler avec lui à construire un monde meilleur pour les
enfants de Mityana et des bidonvilles de Kampala.
Au
programme, la semaine prochaine !
La semaine prochaine, cette fois c’est promis, nous aborderons
le dernier volet de nos relations aux autres !
Ou comment la coopération,
la réconciliation et la confiance dans nos interactions avec les autres nous
rendent heureux.
Avec au programme, un zoom sur les travaux de 2 immenses professeurs
: Jack Kornfield et Fred Luskin.
Leur approche a été pour moi une révélation, à
n’en pas douter les 2 chercheurs qui m’ont le plus touchée et influencée sur
l’ensemble de Science of Happiness.
D’ici là, tous vos
commentaires sont les bienvenus pour faire vivre et progresser ce blog !
Ce blog et ses articles
sont ouverts, n’hésitez pas à partager ce que vous y aimez !!
Pour
aller plus loin
L’histoire de Nelson a été retenue pour participer au
concours « Histoires de don » organisé par Webassoc. Pour découvrir
d’autres histoires, c’est
par là !
Les Ecoliers de Kampala, ce sont chaque mois 2 à 3 histoires petites et grandes de générosité en action et en
images. Pour les recevoir c’est tout simple : un like sur la
page Facebook ;-)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire