jeudi 5 mars 2015

Semaine 7 : Comment devenir gentil et heureux en 15’ chrono par semaine !

Pas d'audimat pour la gentillesse ?
« L’amour et la compassion ne sont pas un luxe, mais des nécessités sans lesquelles l’humanité ne peut survivre » nous disent en chœur le Dalaï Lama et les chercheurs de Science of Happiness.

Lesquels établissent ainsi une vraie grande distance avec notre modèle de société qui dévalorise (beaucoup) ces deux précieux instincts.

Ne me sentant aucune envie de vous embarquer dans un voyage sans retour vers un monastère tibétain, je vous propose aujourd’hui une mise en pratique pour réconcilier ces approches et s’entraîner à vivre DANS notre société en étant GENTIL et heureux !

Prêts ? 

Faire entrer la gentillesse et la compassion dans son quotidien, c’est pas facile !


J'ai pas le temps !!!
 Pour commencer, voici une revue des obstacles recensés par les chercheurs. Avant de se lancer vers les sommets de la gentillesse, mieux vaut d’abord mesurer la difficulté de l’ascension ;-)

1. Le manque de temps

Dans l’étude devenue célèbre du « bon samaritain », des chercheurs de Princeton ont installé, peu avant le début des cours, un volontaire affalé sur la pelouse du campus mimant un malaise cardiaque. Puis, ils ont mesuré l’attitude de leurs étudiants… lesquels ne savaient pas que leur note du trimestre se jouait à l’extérieur plutôt qu’à l’intérieur de la classe ;-)

Les étudiants à l’heure pour le cours ont été 6 fois plus nombreux à aider la victime que les étudiants en retard… lesquels n’avaient qu’un objectif, réussir à se faxer par la porte de l’amphi sans que le prof s’en rende compte !

2. Le sentiment d'impuissance

Autant lorsque la souffrance de l’autre éveille en nous le jugement « je suis capable d’aider », nous nous sentons bien, efficaces, en maîtrise, heureux… autant lorsque cela éveille un sentiment d’impuissance « je ne suis pas capable d’aider » nous nous sentons dépassés et en souffrance nous-même.

Le réflexe naturel est alors de se fermer pour se protéger. « Voyons, faut se blinder ! » ça vous dit quelque chose ?

Conseil perso : si ce ressenti s’invite en vous face à un chaton qui vous réclame un bol de lait, faites preuve de gentillesse envers votre sentiment d’efficacité personnelle en lui offrant quelques séances de musculation (à votre sentiment, pas au chaton !) Car en réalité, si, si, je vous le promets, vous êtes capables de l’aider ce petit chat ;-)

Ce sentiment d’impuissance s’invite aussi légitimement lorsque le JT de 20h nous présente des enfants mourant de faim dans une zone de conflit en Afrique. Que puis-je seul ? 

Et si on mettait de la gentillesse
dans nos différences ?
3. La contrainte, la différence, la violence

Ressentir de la compassion, c’est un mouvement de l’intérieur qui ne peut être imposé par l’extérieur… et surtout pas par le type de la Croix-Rouge qui vous apostrophe pour signer une promesse de don à la sortie du métro. Si sa demande rencontre votre envie de donner, donnez ; si vous vous sentez pourchassé, passez votre chemin !

Les différences rendent aussi la gentillesse plus difficile. L’être humain s’est historiquement structuré selon des logiques tribales ; il nous est assez spontané d’éprouver de la compassion pour quelqu’un qui nous ressemble, pour une personne différente cela demande un effort. Dans de grandes villes où nous connaissons rarement tous nos voisins, c’est spontanément la différence qui nous saute aux yeux ;-(

Et pour terminer cet inventaire à la Prévert des obstacles que nous rencontrons tous les jours : l’exposition à la violence. Que ce soit à la télé, dans les jeux vidéo, dans notre vie réelle passée ou présente, la violence réduit durablement et fortement nos tendances à la coopération.

Voilà, maintenant, vous savez pourquoi votre voisin de droite dans le métro fait la gueule... et vous pourrez le regarder avec plus de gentillesse !  

Comment sauter les 1ers obstacles en 15’ chrono par semaine

Jusqu'où irez-vous
dans la gentillesse ?
 « Bon eh, vu comme ça, ça a l’air vraiment trop compliqué ton truc ! Je cours toute la journée au boulot, dans le métro ; je suis harcelé par des associations comme la tienne pour aider ; mon seul moment de détente c’est le JT de 20h et Mentalist, tu vas quand même pas me demander de regarder Tchoupi à la place ? »

Ouh là, petite voix, c’est le moment de te redonner du baume au cœur !! Pour te réconforter, Sonja Lyubomirsky – chercheur, professeur, conférencier et auteur à succès, rien que ça ! – passe elle aussi son temps à courir après le temps… alors elle a mis au point, testé et validé une approche qui rentre dans un agenda tassé comme un espresso italien.

Voilà donc comment devenir irréversiblement gentil en 15 minutes chrono par semaine ;-)

1ère étape : réaliser 5 actes de gentillesse regroupés dans la même journée. Une fois par semaine, ça suffit, pas d’excès de zèle !

Si vous n’avez vraiment pas le temps, ça peut être simplement tenir la porte à la personne derrière vous dans le métro ou offrir un café au sdf au pied de votre bureau. Si votre agenda est plus ouvert, ça peut être préparer un gâteau pour grand-tante Gertrude qui mange mal en maison de retraite.

L’important, c’est que ces 5 actes soient variés pour que ça reste agréable, confortable, avec un sympathique effet nouveauté pour vous : donc des actes petits ou grands, pour des proches ou des inconnus, de nature différente (un mail, un gâteau, un sourire, un don, une visite…).

2ème étape : le soir de cette grande et belle journée de la semaine, prenez 15 minutes pour écrire. D’abord décrire chaque action en 1 à 2 phrases, puis ce que vous avez ressenti quand vous êtes passé à l’action et aussi ce que vous ressentez maintenant.

Conseil perso : gardez précieusement le carnet de vos actes de gentillesse. A relire les jours de coups de blues pour retrouver la pêche !


Comptez sur votre entourage pour décupler vos progrès !

Amorcez la chaîne de la gentillesse !
 Ca a l’air tout petit ces 5 actes de gentillesse, ça peut vraiment changer quelque chose ? Oui, ça va changer pour VOUS et ça va changer AUTOUR de vous, car la gentillesse est contagieuse !

Des dizaines d’études ont mis en évidence que le bénéficiaire d’un acte de gentillesse tend à être ensuite plus gentil envers les autres. Il y a une onde de propagation Moi -> Toi -> Lui, Elle, Eux. Et encore plus fort, un processus dit d’élévation se met en place : les témoins de votre gentillesse seront eux aussi plus gentils dans leurs prochaines actions ;-)

Ca marche dans les 2 sens : dans une société qui donne peu, les personnes ont tendance à donner peu. Vous pouvez activer la chaîne en osant la gentillesse, vous inspirerez d’autres personnes autour de vous !


Au programme, la semaine prochaine !

La semaine prochaine, je vous propose d’aborder le dernier volet de nos relations aux autres ! Ou comment la coopération, la réconciliation et la confiance dans nos interactions avec les autres nous rendent heureux.
Avec au programme, un zoom sur les travaux de 2 immenses professeurs : Jack Kornfield et Fred Luskin. Leur approche a été pour moi une révélation, à n’en pas douter les 2 chercheurs qui m’ont le plus touchée et influencée sur l’ensemble de Science of Happiness.

D’ici là, tous vos commentaires sont les bienvenus pour faire vivre et progresser ce blog !

Comment s’est passée la pratique des 5 actes de gentillesse ? Est-ce que c’était chouette ? 

Ce blog et ses articles sont ouverts, n’hésitez pas à partager ce que vous y aimez !!


Pour aller plus loin

Pratiquer la gentillesse à l’école…
La gentillesse à l’école, dossier spécial Journée de la Gentillesse de Psychologies Magazine

… et soyons fous, pourquoi pas au travail ?
La bienveillance au travail, dossier spécial Journée de la Gentillesse du même Psychologies Magazine

Et pour toutes les facettes de votre vie :
Comment être heureux et le rester, Sonja Lyubomirsky : l’auteur à l’origine de la pratique des 5 actes de gentillesse la décrit en détail ainsi que 11 autres pratiques du bonheur

 Belle et heureuse semaine à tous ! 

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