Aujourd’hui, je vous propose une séance travaux pratiques
pour retrouver le bonheur d’une relation au beau fixe après un conflit, petit
ou grand...
... avec votre conjoint, vos enfants, un collègue de bureau, la
boulangère…
... bref, avec quelqu’un de votre vie que vous allez retrouver demain –
peut-être même ce soir ! – et avec qui vous n’avez pas envie de couper les
ponts.
M’excuser,
est-ce que c’est vraiment nécessaire ?
Si vous vous sentez ne serait-ce qu’une petite part de
responsabilité dans le conflit en cours, ça peut être une bonne idée de
s’excuser.
Vous vous êtes un tout petit peu emporté ? |
Les chercheurs de Science of Happiness sont
formels : s’excuser est une des façons les plus efficaces de résoudre les
conflits avec les autres, de retisser les liens et même de les rendre plus
forts.
Car c’est teinter vos relations aux autres d’honnêteté et de courage,
qui forgent la confiance.
Mais auparavant, une MISE EN GARDE : dans cet
article en particulier – comme dans tous les autres en général – nous évoquons
uniquement des relations « normales » à l’autre, avec ses
égratignures du quotidien.
On parle de votre voisin de bureau, avec qui d’habitude
vous vous entendez bien. Mais avec qui vous vous êtes engueulé hier quand il a
malencontreusement renversé son café sur votre clavier. Et à qui vous aimeriez
dire comme vous vous sentez mal de vous être emporté.
Les astuces qui vont suivre ne sont pas du tout
applicables aux relations pathologiques ou abusives. Le mari qui bat sa femme, qui
s’en excuse, le pardon qui s’ensuit et la scène qui recommence le lendemain sortent
clairement du domaine de compétence de Science of Happiness ;-(
M’excuser,
mais et si ça marchait pas ?
Tes excuses, j'en veux pas, na ! |
Oser retourner voir l’autre et
faire preuve d’humilité en lui disant « les yeux dans les yeux, j’ai eu
tort » c’est tout sauf facile, c’est tout sauf agréable.
Et en plus s’excuser comporte un réel risque.
Le risque que vos excuses tombent dans l’oreille d’un
sourd !
Et même que cela rajoute de la rancœur des deux côtés. Par exemple avec
votre collègue que vous avez engueulé pour le café renversé :
- du vôtre « j’ai eu le courage de m’excuser, et il ne m’a même pas écouté ce c… »
- du sien « et en plus, il a eu le culot de revenir me voir, après ce qu’il m’a dit l’autre jour, il est vraiment gonflé »
Dans le scénario réconciliation, où votre collègue
accepte vos excuses – et peut-être même vous présente les siennes ! – vous
voyez assez bien le bénéfice d’avoir pris votre courage à deux mains. On passe
l’éponge et on repart un peu plus solides qu’avant.
Mais dans le scénario « tombé dans l’oreille d’un
sourd »… euh, y’a vraiment un bénéfice ?
Aussi surprenant que cela puisse paraître, oui il y a
quand même un réel bénéfice pour vous. Et même en cherchant un peu, y’en a
plein !
- D’abord, cela vous fait évacuer le négatif. Vous apaisez la culpabilité, la colère, le ressassement : « et s’il s’était passé ça » « et si j’avais réagi autrement » « et s’il n’avait pas dit ça »
- Ensuite, c’est une bonne occasion de reconnaître vos qualités « oui je me suis emporté, et après j’ai eu le courage et la force de reconnaître mes torts, de tenter de les réparer ; certes je ne suis pas parfait, mais je suis quelqu’un de bien ».
- Et enfin, ça vous aide à tourner la page : ce conflit n’est pas la fin de votre vie ! Vous vous rendez disponible à la suite.
Que l’autre ne vous ait pas pardonné tout de suite, après
tout c’est sa part de liberté. Il changera peut-être d’avis demain.
Et votre
part de liberté à vous, c’est de lui pardonner sa réaction face à vos excuses,
on en parlera au prochain chapitre ;-)
Comment
m’excuser sans m’écraser ?
Tendre la main ! |
Maintenant que nous avons fait le tour des avantages et
des risques de présenter des excuses, voici 4 astuces pour vous excuser
efficacement.
C’est-à-dire sans vous écraser, répondre aux besoins de la
personne qui a été offensée pour augmenter vos chances de renouer la relation.
Vous pouvez bien sûr tenter le classique « je suis
désolé », mais souvent c’est un peu court.
Selon la variété de noms
d’oiseaux que vous avez utilisés hier en voyant le café de votre voisin se
déverser sur votre clavier, ça risque de ne pas suffire ;-)
Donc, pour augmenter vos chances de succès, il y a
d’abord 3 points obligatoires :
- Reconnaître votre part de responsabilité : « je t’ai hurlé dessus hier, j’ai eu tort »
- Exprimer votre ressenti : « je regrette, je me sens mal à l’aise, j’ai honte de m’être emporté de la sorte »
- Rassurer votre collègue que ça a peu de chances de se reproduire : « je te promets de mieux me maîtriser à l’avenir ». Ca c’est peut-être la partie la plus difficile à tenir, surtout si vous êtes d’un tempérament colérique ;-)
Ensuite, il y a 1 ingrédient à choisir parmi les 3
suivants.
Choisissez selon ce que vous avez dit ou fait ; ou selon ce qui
peut le mieux répondre aux besoins de l’autre :
- Vous avez oublié de fêter votre anniversaire de mariage ? « Je t’invite à dîner samedi dans ce restaurant dont tu rêves depuis longtemps »
2. Exprimer de l’empathie
- Revenons à votre collègue et au café renversé « tu as vraiment dû te sentir mal quand je t’ai traité d’idiot »
3. Reconnaître que vous avez enfreint une règle, une
norme sociale
- Vous avez fait manquer l’école à votre fille et – oups ! – vous avez oublié de prévenir son institutrice ? « Mme Martin, le samedi matin est un jour d’école, je vous présente mes excuses d’avoir embarqué notre fille en week-end à Marrakech dès le vendredi soir, sans vous avoir consultée au préalable »
Une variante que j’aime beaucoup est celle de Jane
Nelsen, fondatrice de la Discipline Positive. Elle propose de pratiquer avec vos
enfants les 3 R de la Réparation :
1. Reconnaître sa part de responsabilité : « Oups,
j’ai fait une erreur »
2. Réconcilier : « Je suis désolé d’avoir… »
3. Résoudre : « j’ai besoin de ton aide ;
j’aimerais qu’on trouve une solution ensemble »
Cette variante a l’avantage d’ouvrir le dialogue. La
personne offensée peut exprimer ce qui l’aiderait à passer l’éponge, et ça vous
donne plus de chances de succès qu’en y allant au pifomètre ;-)
Au
programme, la semaine prochaine !
La semaine prochaine, je vous propose une bouffée
d’oxygène après l’épineux sujet des excuses.
Je vous guiderai pour imaginer la
personne que vous rêvez d’être : pas l’idéal des magazines people, non
juste votre idéal à vous.
Et comment réaliser de 1ers pas vers cet idéal en
vous inspirant de la très belle histoire d’un vétéran américain de la guerre du
Golfe qui est allé très loin sur le chemin de ses rêves.
D’ici là, tous vos
commentaires sont les bienvenus pour faire vivre et progresser ce blog !
Et si vous préférez, n’hésitez pas à m’écrire par mail ou par
Facebook/Messenger.
Avez-vous tenté un mot
d’excuse sauce Science of Happiness ? Bravo ! Avec quels
résultats ? Comment vous êtes-vous sentis en présentant vos excuses ?
Et après l’avoir fait ?
Ce blog et ses articles
sont ouverts, n’hésitez pas à partager ce que vous y aimez !!
Pour
aller plus loin
La démarche détaillée des 3R de la réparation et plein
d’autres outils pour retrouver une ambiance joyeuse et respectueuse à la maison
avec vos enfants :
La Discipline Positive de
Jane Nelsen
Juste pour rire :
Mots d’excuse de Patrice
Romain, quand les parents d’élèves écrivent aux enseignants pour justifier les
écarts de leurs enfants
Juste pour la page de couverture, trop drôle :
Excuses à la con de
François Jouffo et Frédéric Pouhier